J’ai l’âme damnée,
pour l’instant, je croupis en prison,
je purge ma peine,
vois le ciel à travers les barreaux.
Sans le vouloir vraiment,
j’ai fait souffrir,
je me sens mal dans ma peau,
suis devenu alcoolique au fil du temps.

Pourtant, j’étais beau, intelligent,
savais séduire, plaisais aux femmes,
mais un puissant mal-être me rongeait.,
me rendait parfois instable et imprévisible.

Mon enfance a été troublée,
j’ai été victime de violences,
avais l’impressiond’être rejeté par mon père,
une fois devenu adulte, ‘j’ai essayé d’enfouir ce passé.

Un jour, je suis tombé amoureux,
ai pris une femme, me suis marié, je l’ai aimée,
je l’aime toujours d’ailleurs,,
malgré le mal que je lui ai fait.

Séduite, elle s'est offerte à moi,
les trois premières années étaient idyliques,
mais déjà, j’étais à cran,
avec le temps qui passait, je devenais acariatre.

Par moments, mon passé ressurgissait,
mon travail, je l’ai perdu,
je me sentais devenir oisif et dépressif,
me suis mis à boire.

Mon caractère a changé,
et j’ai vu le regard de ma femme devenir perplexe,
puis au cours du temps craintif,
un rien m’énervait.

Pourtant, elle continuait à m’aimer,
voulait me faire sortir de cette ornière,
mais j’étais pris dans un tourment,
et l’alcool me donnait l’impression de le chasser.

Du travail, je n’en retrouvais plus,
je devins agressif en revenant du bistrot
où je tonitruais avec d’autres,
j‘étais devenu alcoolique !

L’argent commença à manquer,
parfois inconsciemment des reproches fusaient,
je me sentais alors empli d’une colère froide,
incontrôlable et implacable.

Alors, je devins violent, commença à élever la voix,
vis la peur se dessiner sur le visage,
de ma femme et de mes enfants,
j’avais l’âme damnée.

J’ai commencé à taper, à exulter ma violence,
les souvenirs de ma triste enfance,
sont remontés à la surface,
un mélange de remords et de rage m’ont envahi !

Un jour j’ai frappé trop fort,
ma pauvre femme a roulé sous la table,
la honte puis le déni m’ont submergé,
je me suis réfugié dans un verre.

Je ne pouvvais plus m’en empêcher,
étais pris dans une spirale,
plusieurs fois, ma femme a dû se réfugier,
chez sa mère.

Chaque fois, je demandais pardon,
prenais de bonnes résolutions,
mais étais incapable de les tenir,
et je recommençais.

Un jour, complètement saoul,
abruti par l’alcool, je recommençai,
plus sauvage et plus brutal que jamais,
avant de m’écrouler comme une masse.

J’étais asssomé par la boisson,
on porta plainte, je fus emmené par la police,
ma femme hospitalisée,
et moi, plongé dans le désarroi.

Maintenant, je termine de purger ma peine,
l’alcool me manque,
je me sens toujours incapble de m’en détacher,
ressens toujours un fond de colère en moi.

A ma sortie, je ne pourrai plus voir ma femme,
mes enfants sous conditions et sous bonne garde,
je comprends la sentence,
je suis une âme damnée.

Eric de La Brume
Le 18 novembre 2021